A peine l’aube la gare grouille de gens pâles aux mines renfrognées
Surplombant la station la gargouille survole leurs visages chiffonnés
Interrompant ma vadrouille je m’approche pour l’observer
Cette singulière gargouille sur la vieille horloge perchée
Ses cornes affutées s’entremêlent à ses ailes repliées
Ses serres de pierres au cadran sont agressivement plantées
Des piques sinistres forment ses dents acérées
Et dans ses orbites vides est gravée l’hostilité
A l’heure de pointe la gare grouille d’êtres au regard livide
Vêtue de pointes la gargouille se languit au bord du vide
J’attrape la trouille devant cette immobile statue perfide
Ma vue se brouille face à son effrayant rictus rigide
Début du jour la gare grouille d’une foule animée
Fidèle au poste la gargouille me surveille sans ciller
-
Autrice : @eclatsensible